mercredi 12 septembre 2012
Une semaine de marche à la coquille
Chanceuse d'avoir encore quelques jours avant de reprendre (finalement!) le travail, j'ai décidé de partir marcher seule quelques jours sur l'un des chemins de St Jacques de Compostelle, reliant Le Puy en Velay à St Jean Pied de Port, en passant par Conques, Figeac et Cahors.
Partie avec l'assurance de ceux qui ont en vu des bien pires (et nos vacances sur le GR10 cet été), je suis revenue avec beaucoup plus de modestie - et un paquet d'ampoules.
Pour les non-initiés, une petite précision s'impose: le chemin de St Jacques fut emprunté pendant des années, et ceci depuis des temps immémoriaux (à défaut de plus de précision) par des pèlerins souhaitant donc naturellement "pèleriner" à travers France, passant par les lieux saints de notre cher pays, puis traversant les pyrénées afin de poursuivre ce sacré chemin sur les terres ibériques.
Une des questions qu'on peut vous poser sur ce chemin est donc:
"Es-tu randonneur ou pèlerin?".
Ceci avec des observations générales sur l'un ou l'autre genre: "les randonneurs, ils ne respectent rien, ils se plaignent tout le temps"...
Alors. Pèlerine ou randonneuse? Au niveau de mon équipement, je n'ai pas tout à fait fait dans la pénitence. Cultivant mon look pointu de trekkeuse, avec mes tee-shirts north face, ma poche à eau avec pipette, ma casquette Eider, mes bâtons de marche, je suis un peu loin des sandales portées à l'époque et des robes en toile de jute. Niveau liturgie, on a pu m'entendre chanter Coldplay à tue-tête dans certaines descentes, MP3 oblige... Ste Sophie m'entends-tu?
Cependant, partie avec l'idée de faire de la marche, je suis revenue avec beaucoup de questions, et beaucoup de rencontres. Et c'est sans doute ce qui caractérise ce chemin; un fabuleux melting pot de personnes rencontrées chaque soir dans les gîtes d'étapes, se contant leur journée, comparant leurs ampoules et parlant aussi un peu de leur vie. Deux jours plus tard, on a l'impression de se connaître depuis des mois, et interdiction de vouvoyer Jacques ou Gilles cela s'entend.
Peut-être est-ce que parce que nous dormons tous dans le même dortoir qu'une telle intimité se créé? (par ailleurs, quelques conciliabules stratégiques sympa pour identifier les gros ronfleurs et éviter d'être leur voisin de lit superposé)
Ou s'agit-il de la magie du chemin? Quoiqu'il en soit, il règne sur ce chemin et entre ses "usagers" une aura positive que ni les difficultés du chemin, ni les punaises de lit, ni les ronfleurs invétérés, ni même les 30km de chemin n'arrivent à modérer.
Et au bout de quelques jours, on a l'étrange sensation que plus rien n'existe que cette marche - que notre marche de 25km - et les autres qui la font avec nous - on est presque désorienté, en arrivant dans de grandes villes, de voir des gens qui n'ont rien à voir avec notre affaire.
Cependant, pas question de rester dans sa coquille - les passages qui suivent proviennent du carnet que j'ai amené avec moi et que j'ai religieusement écrit chaque soir...
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