Départ anxieux, je ne sais pas si je vais réussir à boucler l'étape. Il s'agit de 26km, en 6h30.
Départ OK - ptite montée pas dégueue dans la forêt puis crêtes, très sympa. Un dernier coup oeil regrettant les atours de la fabuleuse Conques et ascension vers le reste.
Et puis, vient le goudron. Et encore le goudron
Et encore le goudron. Et encore le goudron.
Et encore le goudron.
Des kms de marche sur la route qui en fait...n'étaient que des centaines de mètres.
Grosse colère en chemin.
C'est complètement pourri le chemin de St Jacques de Compostelle.
En fait, les pèlerins de l'époque devaient y aller en Citröen Berlingo, ces enfoirés de péquins moyen-ageux.
Je réalise aussi que le chemin de St Jacques n'est PAS une randonnée comme une autre. La finalité de ce chemin est de se rendre à St Jacques de Compostelle, et notamment en passant par de jolis endroits, des chapelles ou églises, mais aussi, et c'est inévitable, par des endroits moins jolis.
Et du coup, il faut parfois (souvent), emprunter la route départementale pour ce faire.
Bref. Arrivée à Noaillac la merde après des siècles de domination goudronale et retour... au goudron.
Je décide de suivre un groupe de pèlerins qui me parlent insidieusement d'une déviation. Un raccourci qui permettrait d'éviter la descente puis la remontée par Decazeville, préfecture de l'Aveyron, en passant par les crêtes.
Moyenne d'âge des pélerins: 50 à 60 ans dont un avec un problème cardiaque. Mes débuts mégalos (voir 1ère étape) sont maintenant totalement anéantis par le fait que je me fais coiffer au poteau par les vieux.
Mes ampoules se sont multipliées dans la plus grande illégalité - favorisées par la marche sur goudron naturellement - et me brûlent à -cha-que- pas.
Je me démotive complètement. Je mange un balisto, je branche mes écouteurs. Et ça repart!! La musique a cet effet très surprenant de m'hypnotiser et de me motiver à marcher plus vite, plus fort.
Etape sans grand intérêt au final à part le fait que je la réussisse!!!
Très fière de ma gueule en arrivant.D'autant que j'apprends que plusieurs personnes ont pris un taxi pour finir l'étape.
Soirée très tranquille au gîte communal. Soupe thaie avec Gilles et Jacques. Tartelette framboise avec 4 copines parties ensembles, et tout de même très très très très tradi.
Déçue de n'avoir pas revu mon marcheur à la bière de Conques, Patrice.
Rencontre avec Pierre-Louis, 67 ans et extraordinaire de bagou et de pêche. Un peu fraudeur sur les bords, dit qu'il a fait sa pénitence sur cette étape, mais on apprend plus tard qu'il a pris un taxi pour arriver!
Traditionnel défilé en slip dans la chambre. Personne n'est plus ému que ça.
Je vais quand même me changer aux toilettes, faut pas déconner non plus!!
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